UND
Howard Barker
Jacques Vincey
Natalie Dessay
tarif réduit : 9 €
tarif solidaire : 6 € Théâtre Louis Guilloux 1h10
Texte : Howard Barker
Traduction du texte en français : Vanasay Khamphommala
Mise en scène : Jacques Vincey
Dramaturgie : Vanasay Khamphommala
Texte publié aux éditions Théâtrales
Avec : Natalie Dessay, Alexandre Meyer
Scénographie : Mathieu Lorry-Dupuy
Lumières : Marie-Christine Soma
Assistante lumières : Pauline Guyonnet
Musique et sons : Alexandre Meyer
Costumes : Virginie Gervaise
Maquillage et perruques : Cécile Kretschmar
Howard Barker Né en 1946, il l’une des plus grandes voix du théâtre contemporain. Il est l’auteur d’une oeuvre considérable mêlant théâtre, poésie, livrets d’opéra, pièces pour marionnettes, peintures, photographies, mises en scène, écrits théoriques… Il se distingue par une esthétique délibérément marginale, qu’il présente dans ses manifestes Arguments pour un théâtre et La Mort, l’unique et l’art du théâtre. Il revendique cette marginalité comme condition de son indépendance éthique et artistique. Son travail se différencie de celui de ses contemporains par la place centrale qu’il accorde à l’écriture poétique, par la recherche d’une musicalité de la langue qui complète voire se substitue à une appréhension rationnelle de la parole. La démarche de Barker s’inscrit ainsi dans une tentative très lyrique de privilégier l’émotion par rapport à la raison pour mieux bousculer les repères du spectateur. L’intérêt de Barker pour la voix s’exprime notamment dans son travail pour l’opéra et pour la radio. C’est aussi cette qualité unique de la langue qui en fait l’un des auteurs les plus prisés des acteurs, et plus encore des actrices, anglais. Barker est en effet réputé pour la complexité et la richesse de ses personnages féminins, qu’ont incarnés les plus grandes actrices de sa génération : Juliet Stevenson, Glenda Jackson, Kathryn Hunter, Victoria Wicks… À l’automne 2012, Fiona Shaw connaît un triomphe au National Theatre à Londres dans le rôle principal de Tableau d’une exécution. Le théâtre de Barker se présente comme une aventure à la fois esthétique et éthique : volontiers provocant, il responsabilise le spectateur en le plaçant face à une beauté toujours surprenante, face à une ambiguïté morale qui ouvre plus de questions qu’elle ne donne de réponse. L’humour subtil du texte, le rire fréquent du public témoignent de cette déstabilisation des repères conventionnels. À l’image de Und, perplexe entre les différentes interprétations possibles de la lettre de son visiteur, le spectateur devient seul responsable de sa lecture de la pièce. En France, Hélène Vincent a été parmi les premières à le monter, dans les années 1990. Il a été auteur invité à l’Odéon en 2009, offrant à Anne Alvaro le rôle de Gertrude dans la pièce éponyme, avec lequel elle obtient le Molière de la meilleure comédienne. Il est régulièrement monté sur les scènes nationales et fait partie, notamment pour le lyrisme de sa langue et la dimension épique de ses pièces, des dramaturges plébiscités par les jeunes interprètes. Jacques Vincey Né à Paris en 1960, Jacques Vincey entre en 1979 au Conservatoire de Grenoble après des études de lettres. En tant que comédien, il travaille notamment avec Patrice Chéreau, Bernard Sobel, Robert Cantarella, Luc Bondy, André Engel et Laurent Pelly. Au cinéma et à la télévision, il tourne avec Arthur Joffe, Peter Kassowitz, Alain Tasma, Luc Beraud, Nicole Garcia, Christine Citti, Alain Chabat, François Dupeyron. À la fin des années 1980, il met en scène La place de l’Étoile et Jack’s Folies d’après Robert Desnos et réalise le court métrage C’est l’Printemps ? en 1992. Il fonde la compagnie Sirènes en 1995 avec laquelle il met en scène en 1997 Opéra Cheval de Jean-Charles Depaule au Festival Turbulences de Strasbourg. Il co-met en scène avec Muriel Mayette Les Danseurs de la pluie de Karin Mainwaring au Théâtre du Vieux Colombier – Comédie-Française en 2001. En 2000 et 2001, il monte Saint Elvis de Serge Valletti à Rio de Janeiro. En 2001, Gloria de Jean-Marie Piemme, créée à la Ménagerie de Verre en 2000, est présentée au Festival d’Avignon. En 2004, il monte Le Belvédère de Horvath au CDB – Théâtre de Lorient qui est reprise en tournée et au Théâtre de Gennevilliers la saison suivante. En 2006, il met en scène Mademoiselle Julie de Strindberg au Théâtre Vidy-Lausanne. Créée en 2008 au Centre Dramatique de Thionville-Lorraine, Madame de Sade de Yukio Mishima est présentée au Théâtre de la Ville à Paris et est nommée en 2009 aux Molières dans trois catégories, remportant le Molière du créateur de costumes. En 2009, il met en scène La Nuit des Rois de Shakespeare au Théâtre de Carouge-Atelier de Genève. Au Printemps 2010, il présente Le Banquet de Platon au Studio-Théâtre de la Comédie-Française dans une adaptation de Frédéric Vossier. À l’automne, dans le cadre de l’année France-Russie 2010, Cultures France l’invite à mettre en scène L’affaire de la rue de Lourcine de Labiche au Théâtre Tioumen, en Sibérie. En 2011, il crée pour la première fois en France Jours souterrains d’Arne Lygre à la Scène nationale d’Aubusson puis au Studio-Théâtre de Vitry. Cette même année, il monte Les Bonnes de Jean Genet au Granit, Scène nationale de Belfort. Le spectacle sera présenté à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet-Paris en janvier 2012 puis en tournée en France pour près de 80 représentations. En 2012, il monte Amphitryon de Molière, à la Comédie Française. En 2013, il créé La Vie est un rêve de Calderón au Théâtre du Nord - Théâtre National de Lille-Tourcoing (présenté au Théâtre 71) et l’Ombre d’après Hans Christian Andersen au Granit Scène Nationale Belfort. Depuis le 1er janvier 2014, il dirige le Centre dramatique régional de Tours. En septembre-octobre 2014, il a créé Yvonne, Princesse de Bourgogne de W. Gombrowicz au Cdr de Tours.
En écho
Une femme attend un homme. L’homme est en retard.
Alors elle parle, tandis que l’homme (si c’est bien lui) s’approche. Entre duo d’amour et duel à mort, une étrange partie s’engage : pour l’un d’eux, cette rencontre sera fatale.
Voix majeure du théâtre anglais contemporain, Howard Barker revient dans ce monologue sur son territoire de prédilection : le rapport entre le désir et la mort, tel que seul le théâtre peut en donner l’expérience au spectateur. Avec une écriture sur le fil, qui mêle poésie, lyrisme et humour noir, Barker tisse ici le portrait exceptionnel d’une femme dont la parole devient une arme de survie.
Pour incarner cette femme en lutte contre le silence, Jacques Vincey fait appel à la soprano française la plus connue au monde : Natalie Dessay qui réalise ici son vieux rêve de devenir actrice. Elle prête au personnage de Und sa présence brute, sa musicalité unique, son intense vitalité. Face à Alexandre Meyer, musicien complice et insaisissable, elle explore toutes les strates d’une héroïne sans âge, en qui toutes les figures tragiques se rejoignent. Derrière l’histoire de Und, c’est une histoire de l’humanité qui se dessine : sa lutte désespérée contre l’anéantissement, traversée de grandeur, de traumatismes et de barbarie.