L’art de la Comédie
Eduardo de Filippo
Patrick Pineau
tarif réduit : 9 €
tarif solidaire : 6 € Théâtre Louis Guilloux 1h50
Texte : Eduardo de Filippo
Traduction : Huguette Hatem
Mise en scène : Patrick Pineau
Avec : Nicolas Bonnefoy, Marc Jeancourt, Aline Le Berre, Vincent Winterhalter, Fabien Orcier, Julie Pouillon, Mohamed Rouabhi, Patrick Pineau
Dramaturgie : Daniel Loayza
Scénographie : Sylvie Orcier
Lumières : Christian Pinaud
Son et musiques : Nicolas Daussy
Costumes : Brigitte Tribouilloy
Assistée de : Charlotte Merlin
Vidéo et régie vidéo : Éric Perroys
Construction du décor : Les ateliers du Grand T
Régie générale : Florent Fouquet
Régie son : Pierre Congratel
Régie lumière : Morgane Rousseau
Habillage : Charlotte Merlin
Eduardo De Filippo est né à Naples en 1900. Il est formé à l’école de théâtre de son père, Eduardo Scarpetta. En 1910, son fils Vincenzo forme une troupe où le jeune comédien se produit souvent. Eduardo s’affirme très vite en tant que comédien et très tôt, il apprend son métier d’auteur. Il commence à écrire à l’âge de 17 ans, des saynètes, des pièces en un acte, et enfin des comédies. En 1929, il écrit Sik-Sik, sa pièce fétiche, et débute avec son frère Peppino et sa soeur, Titina, au Teatro Nuovo de Naples. Le trio obtient un triomphe. Eduardo fonde alors avec eux la Compagnie du Théâtre Humoristique des De Filippo et débute à Naples avec Noël chez les Cupiello en 1931. Nouveau triomphe. La réputation de la famille De Filippo franchit alors les frontières de Naples et pendant douze ans la compagnie va se produire dans toute l’Italie. Le cinéma rend célèbre Eduardo De Filippo avec le film Naples millionnaire ! (1950), tiré de la pièce du même nom, qui est en ballottage pour le prix international de la Paix. Les années suivantes, on retrouve Eduardo aussi bien au théâtre qu’au cinéma et à la télévision, en Italie qu’à l’étranger où partout il remporte un énorme succès. Les dix-sept comédies écrites avant la Seconde Guerre mondiale sont regroupées sous le nom de Cantate des jours pairs (dont Sik-Sik, Noël chez les Cupiello, Homme et galant homme), les seize suivantes sous le nom de Cantate des jours impairs (dont Naples millionnaire !).Homme de gauche, Eduardo est nommé sénateur à vie le 26 septembre 1981. Pour l’Italie, il a représenté la tradition du grand théâtre populaire et en même temps a été un guide : certains ont considéré en lui l’acteur de génie, d’autres le poète dialectal ou le successeur de Pirandello, d’autres encore l’homme politique. En 1982, Eduardo De Filippo confie la traduction de ses pièces à Huguette Hatem. Depuis, une vingtaine de ses comédies ont été montées en France dont La Grande Magie, entrée au répertoire de la Comédie-Française en 2009. Il meurt à Rome le 31 octobre 1984. Sources : L’Avant-scène théâtre Patrick Pineau Artiste associé au Théâtre-Sénart. Il suit les classes de Denise Bonal, Michel Bouquet et Jean-Pierre Vincent au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris. Comme comédien, il aborde tout aussi bien le répertoire classique (d’Eschyle à Feydeau en passant par Marivaux, Calderón, Musset ou Labiche) que les textes contemporains (Eugène Durif, Mohamed Rouabhi, James Stock, Serge Valletti, Gérard Watkins, Irina Dalle) dans des mises en scène de Michel Cerda, Jacques Nichet, Claire Lasne, Gérard Watkins, Irina Dalle ou Mohamed Rouabhi. En tant que membre permanent de la troupe de l’Odéon et sous la direction de Georges Lavaudant, il participe à Féroé, la nuit, Terra Incognita, Un Chapeau de paille d’Italie, Ajax/Philoctète, Tambours dans la nuit, La Noce chez les petits-bourgeois, L’Orestie, Fanfares, Un Fil à la patte, La Mort de Danton, La Cerisaie et en 2013, George Lavaudant lui confie le rôle titre dans Cyrano de Bergerac. Au cinéma, il travaille, entre autres, avec Éric Rochant, Francis Girod, Bruno Podalydès, Tony Marshall, Marie de Laubier, Nicole Garcia et, en 2012, avec Ilmar Raag aux côtés de Jeanne Moreau. En tant que metteur en scène, il signe Conversations sur la Montagne d’Eugène Durif au Théâtre Ouvert (1992), Discours de l’Indien rouge de Mahmoud Darwich au Théâtre Paris-Villette (1994), Pygmée de Serge Sandor à Villeurbanne (1995), Monsieur Armand dit Garrincha au Petit Odéon (2001), Les Barbares à l’Odéon, au Théâtre de l’Europe, aux Ateliers Berthier (2003), Tout ne doit pas mourir au Petit Odéon (2002). En 2004, Peer Gynt est créé dans la Cour d’Honneur du Festival d’Avignon. En 2006 au Théâtre de l’Odéon, il met en scène Des arbres à abattre de Thomas Bernhard. L’année suivante il met en scène trois spectacles : les pièces en un acte de Tchekhov (La Demande en mariage, Le Tragédien malgré lui, L’Ours) ; On est tous mortels un jour ou l’autre d’Eugène Durif et Les Trois soeurs de Tchekhov. En 2009, après La Noce de Bertolt Brecht, il met en oeuvre un festival avec le Rayon Vert à Saint-Valéry-en-Caux autour de lectures de textes de Flaubert et d’Annie Ernaux. À l’automne 2010, il crée Sale août de Serge Valletti. En juillet 2011, pour la 65e édition du Festival d’Avignon, il crée Le Suicidé de Nicolaï Erdman à la Carrière de Boulbon. Puis suivront L’Affaire de la rue de Lourcine et Les méfaits du tabac d’Eugène Labiche et Anton Tchekhov en 2012. Le conte d’hiver de William Shakespeare est créé à la Scène nationale de Sénart en 2013, à partir d’une nouvelle traduction de Daniel Loayza.
Coproduction : Compagnie Pipo, Le Grand T - Théâtre de Loire-Atlantique ; Théâtre Dijon Bourgogne, Centre dramatique national ; MC2 : Grenoble ; Théâtre Firmin Gémier/La Piscine, Antony et Châtenay-Malabry ; MA Scène nationale - Pays de Montbéliard ; Théâtre- Sénart, Scène nationale.
La Compagnie Pipo est subventionnée par la DRAC Ile-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication. Remerciements à Marie Herfeld et Ophélie Grandin.
En écho
En Italie dans les années soixante. Un Préfet s’apprête à entrer dans ses nouvelles fonctions et doit, à ce titre, rencontrer quelques citoyens dont Oreste Campese, chef de troupe de théâtre qui lui demande de l’honorer de sa présence à l’occasion de son spectacle. Prétextant de ne pas avoir de temps à consacrer au théâtre et devoir s’occuper d’affaires « bien réelles », il décline l’invitation. Le chef de troupe entend alors semer le doute dans l’esprit du Préfet en insinuant qu’il ne saurait différencier un notable d’un comédien interprétant un notable. Le doute s’installe : les personnes qui se présenteront seront-elles vraiment celles qu’elles prétendent être ou des acteurs interprétant un rôle ? La farce tourne au délire, le Préfet ne sachant plus s’il a affaire à de vrais ou de faux notables. Quant au public, plongé au cœur de ce petit monde qui se dessine sous ses yeux, saura-t-il faire la différence entre le vrai et le faux ? Avec cette création, le metteur en scène Patrick Pineau et sa fidèle troupe d’acteurs nous entraînent dans une mise en abîme vertigineuse. Ensemble, ils brouillent les pistes et confondent réalité et fiction avec bruit et fureur, comme le ferait le plus fou des carnavals italiens. Il y aura des éclats de rire, le plaisir d’un défilé de personnages fantasques et surtout l’inventivité débridée d’une joyeuse bande festive, humaniste et fédératrice.