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La magie du son #hommesdel’ombre

Un backline, une console de retours ? Pour ceux qui (comme moi) ne s’y connaissent pas en technique du son, c’est du chinois. Rassurez-vous, Elizabeth et moi, on a fait nos curieuses et on vous raconte tout ! En plus, l’occasion était plutôt sympathique : le concert de Lucky Peterson #americanstyle #bluesman.

Nous arrivons donc vendredi matin sur le plateau du Théâtre Louis Guilloux de La Passerelle, où on retrouve Paul Gasnier, notre régisseur son préféré. Il a déjà tout préinstallé pour l’arrivée des musiciens et de Lucky Peterson, ce qui nous permet de rentrer directement dans le vif du sujet avec ses premières explications. Pour installer les différents éléments, le régisseur son se fie à la fiche technique envoyée par l’équipe de l’artiste. Sur celle-ci, on trouve un plan de scène qui montre la disposition des différents musiciens (et du matériel).

Sur scène, les micros destinés aussi bien à la voix de Lucky qu’aux différents instruments sont déjà installés : les guitares, la batterie, la trompette ou encore l’orgue Hammond accompagné de sa cabine Leslie pour en amplifier le son. Un orgue Hammond, ça ressemble à un orgue qu’on retrouve dans une église mais sans les tuyaux.

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Revenons aux micros, rien que pour la batterie il en faut onze différents. Logique en même temps, chaque élément de la batterie doit être sonorisé pour que le public l’entende. Une fois installés, on les « patch » c’est ensuite relié à la console de retour et la console de façade (oui je prends des raccourcis pour ne pas vous perdre de trop dans les détails techniques).

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Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on raisonne en terme de signal électrique ici. Et oui, vous aussi vous allez enfin comprendre à quoi ont servi les cours de physique de votre enfance avec cette chronique ! Donc je reprends : les vibrations du son créent un signal électrique qui est ensuite dirigé vers les différentes consoles. Vous me suivez toujours ? Gare à ne pas vous emmêler les pieds dans tous ces branchements.

Paul nous dirige donc vers la console de retour pour mieux comprendre la suite des événements. Où est-elle située ? Dans les gradins ? Perdu ! Elle se trouve sur scène, cachée dans les coulisses. Une fois que le son arrive à cette console, il est ensuite renvoyé sur scène via des enceintes que l’on appelle « retours ». Celles-ci sont placées au sol devant les artistes. Elles permettent aux musiciens d’entendre ce qu’ils jouent mais aussi d’entendre ce que jouent les autres, histoire d’être synchro. Aujourd’hui, il y en a cinq sur scène : une par musicien et deux pour Lucky Peterson. Autant vous dire que cette console magique recèle pas mal de particularités. Il me faudrait deux bonnes semaines pour vous les expliquer, et encore seulement ce que j’en ai compris…

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On monte ensuite les marches du théâtre pour arriver à la console de façade. C’est celle que vous voyez dans les gradins. C’est d’ici qu’est réglé le son pour les spectateurs, c’est-à-dire vous et moi. Une idée du nombre d’enceintes présentes dans la salle pour ce concert ? Elles sont aux nombres de seize (sans compter les retours). Alors on en retrouve au-dessus de vos têtes, sur scène et plus étonnant : sous la scène. Ce sont les « subs » qui gèrent principalement les basses.

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Curieuse (et parce que je sais que ça intéresse tous les futurs régisseurs son), je demande à Paul comment on apprend tout ça. Lui a commencé dans l’électronique et comme il est musicien, il a bifurqué dans cette branche. Cependant, il nous explique aussi qu’aujourd’hui on trouve des écoles spécialisées dans les métiers du son et de la lumière.

Maintenant que vous êtes tous devenus des pros du son, vous remarquerez qu’à part les micros, il n’y pas grand-chose sur scène. C’est parce que les artistes viennent avec leur propre backline sur ce concert (ce qui leur permet de jouer avec leurs propres instruments et donc de garder les différents réglages nécessaires entre chaque concert). Le backline, c’est tout le matériel dont les musiciens ont besoin, notamment les instruments. Parfois c’est la salle qui accueille qui doit le fournir. Dans ce cas-là, il faut louer le matériel nécessaire.

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Le régisseur son de Lucky arrive avec le backline. Tout le monde s’active pour installer batterie et autres amplis de guitares. Nous sommes même réquisitionnées pour aider, mais bon comment dire, c’est un vrai métier pour lequel nous ne sommes pas encore tout à fait formées, et donc nous devenons très vite inutiles sur ce coup-là.

Une fois que tout est installé, vient le temps des balances, aussi appelé le soundcheck. Mais qu’est-ce que c’est ? La balance permet de régler le son en salle de chaque instrument. C’est aussi le moment où on règle les retours des différents musiciens. Les balances se déroulent toujours en deux étapes : une balance individuelle (1 musicien / 1 instrument) et une balance collective (tous les musiciens / tous les instruments). Pour la balance individuelle, chaque musicien joue un par un et le régisseur en façade règle le son en fonction de ce qu’il joue. Nous observons donc le batteur, le trompettiste et le guitariste passer un par un.

Pour la balance collective, je suis appelée derrière la console de retours pour traduire (Lucky et son guitariste ne parlant pas français), ce qui me permet de suivre la balance au plus près des artistes. Loïc, derrière la console fait des réglages en direct. Paul, lui fait des réglages en se déplaçant sur scène, aux côtés des artistes, grâce à une tablette qui est reliée à la console. Cela lui permet d’être à l’écoute de ce qu’il se passe sur scène. D’ailleurs il nous le répète plusieurs fois :  pour lui, être à l’écoute de chaque son et de chaque artiste, c’est le plus important dans ce métier (un comble pour un régisseur son n’est-ce pas ?).

Concrètement, comment ça se passe ? Les artistes répètent leur répertoire. Chaque musicien va demander des réglages personnels concernant ses retours. Exemple, si le batteur demande « plus de trompette », c’est qu’il n’entend pas assez son collègue qui joue de la trompette et donc qu’il ne peut pas jouer en harmonie avec lui. On va donc remonter le volume de la trompette correspondant à l’enceinte du batteur.

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Fin de la balance : chacun se prépare au concert. Pour ma part, je le passerai en spectatrice. Je laisse donc Paul, Loïc et les autres à leurs consoles et repars avec la tête pleine de toutes ces informations. Qui sait ? Une nouvelle  vocation vient peut être de naitre en moi …

On est tous ressortis ravis du concert ! Il a la pêche le Lucky ! J’ai même pu chanter du B.B. King à tue-tête #chanteuseenherbe. Avant de partir, on fait un détour par le plateau pour féliciter l’équipe. Je ne vous cache pas qu’on a botté en touche quand on a essayé de nous embaucher pour démonter.

Une chose est sûre : Elizabeth et moi avons déjà hâte à retourner faire un tour en régie car on a encore beaucoup à apprendre.

A bientôt pour de nouvelles aventures à La Passerelle,

#Justine

Crédits photos : #Elizabeth

 

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