A Love Supreme

Anne Teresa de Keersmaeker
Salva Sanchis

Danse / Saison 2018/19 tarif plein : 15 €
tarif réduit : 9 €
tarif solidaire : 6 €
Théâtre Louis Guilloux 50 minutes
Distribution

Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker, Salva Sanchis

Avec : José Paulo dos Santos, Bilal El Had, Jason Respilieux, Thomas Vantuycom, Robin Haghi

Version originale créée en 2005 avec : Cynthia Loemij, Moya Michael, Salva Sanchis, Igor Shyshko

Musique : « A Love Supreme », John Coltrane

Enregistrement : John Coltrane (saxophone ténor, voix), McCoy Tyner (piano), Jimmy Garrison (basse), Elvin Jones (batterie)

© Coltrane, J., © Jowcol Music, Inc. (Universal Music Publ. N.V.)

Lumières : Jan Versweyveld

Réécriture lumières : Anne Teresa De Keersmaeker, Luc Schaltin

Costumes : Anne-Catherine Kunz

Direction des répétitions : Salva Sanchis, Cynthia Loemij, Bryana Fritz

Coordination artistique et planning : Anne Van Aerschot

Directeur technique : Joris Erven Chef

Costumière : Heide Vanderieck

Techniciens : Max Adams, Joris De Bolle, Quinten Maes, Michael Smets

Biographie
Anne Teresa De Keersmaeker

En 1980, après des études de danse à l'école Mudra de Bruxelles, puis à la Tisch School of the Arts de New York, Anne Teresa De Keersmaeker (née en1960) crée "Asch", sa première chorégraphie. Deux ans plus tard, elle marque les esprits en présentant "Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich". En 1983, De Keersmaeker chorégraphie "Rosas danst Rosas" et établit à Bruxelles sa compagnie de danse Rosas. A partir de ces oeuvres fondatrices, Anne Teresa De Keersmaeker a continué d’explorer, avec exigence et prolixité, les relations entre danse et musique. Elle a constitué avec Rosas un vaste corpus de spectacles qui s’affrontent aux structures musicales et aux partitions de toutes les époques, de la musique ancienne à la musique contemporaine en passant par les expressions populaires. Sa pratique chorégraphique est basée sur les principes formels de la géométrie et les modèles mathématiques, l'étude du monde naturel et des structures sociales — ouvrant de singulières perspectives sur le déploiement du corps dans l’espace et le temps.
Entre 1992 à 2007, Rosas a été accueilli en résidence au théâtre de La Monnaie/De Munt à Bruxelles. Au cours de cette période, Anne Teresa De Keersmaeker a dirigé plusieurs opéras et de vastes pièces d’ensemble qui ont depuis intégré le répertoire des compagnies du monde entier. Dans "Drumming" (1998) et "Rain" (2001) — spectacles auxquels collabore l'ensemble de musique contemporaine Ictus — s’épanouissent de vastes structures géométriques, aussi complexes dans leurs tracés que dans leurs combinaisons, qui s’entremêlent aux motifs obsédants du minimalisme de Steve Reich. Ces fascinantes chorégraphies de groupe sont devenues des icônes, emblématiques de l’identité de Rosas. Au cours de sa résidence au théâtre de La Monnaie, Anne Teresa De Keersmaeker présente également le spectacle "Toccata" (1993) sur des fugues et partitas de J.S. Bach, dont l'œuvre constitue un fil rouge dans son travail. "Verklärte Nacht" (écrit pour quatorze danseurs en 1995, adapté pour trois danseurs en 2014) dévoile l'aspect expressionniste du travail de la chorégraphe en valorisant l’orageuse dimension narrative associée à ce sextuor à cordes de Schoenberg, typique du postromantisme tardif. Elle s’aventure vers le théâtre, le texte et le spectacle transdisciplinaire avec "I said I" (1999), "In real time" (2000), "Kassandra – speaking in twelve voices" (2004), et "D'un soir un jour" (2006). Elle intensifie le rôle de l'improvisation dans sa chorégraphie en travaillant à partir de jazz ou de musique indienne dans des pièces telles que "Bitches Brew / Tacoma Narrows" (2003) sur la musique de Miles Davis, ou "Raga for the Rainy Season / A Love Supreme" (2005).
En 1995, Anne Teresa De Keersmaeker fondait l'école P.A.R.T.S. (Performing Arts Research and Training Studios) à Bruxelles en association avec La Monnaie/De Munt.
Les récentes pièces d'Anne Teresa De Keersmaeker témoignent d'un dépouillement qui met à nu les nerfs essentiels de son style : un espace contraint par la géométrie ; une oscillation entre la plus extrême simplicité dans les principes générateurs de mouvements — ceux de la marche par exemple — et une organisation chorégraphique riche et complexe ; et un rapport soutenu à une partition (musicale ou autre) dans sa propre écriture. En 2013, De Keersmaeker revient à la musique de J.S. Bach (jouée live, toujours) dans "Partita 2", un duo qu’elle danse avec Boris Charmatz. La même année, elle crée "Vortex Temporum" sur l’oeuvre musicale du même nom écrite en 1996 par Gérard Grisey, très caractéristique de la musique dite spectrale. L’ancrage de l’écriture gestuelle dans l’étude de la partition musicale y est poussé à un degré extrême de sophistication et favorise un méticuleux dialogue entre danse et musique, représenté par un couplage strict de chaque danseur de Rosas avec un musicien d’Ictus. En 2015, le spectacle est totalement refondu pour l’adapter au format muséal, durant neuf semaines de performance au centre d'art contemporain WIELS de Bruxelles, sous le titre "Work/Travail/Arbeid". La même année, Rosas crée "Golden Hours (As you like it)", à partir d’une matrice textuelle (la pièce Comme il vous plaira de Shakespeare) qui sert de partition implicite aux mouvements, affranchissant pour une fois la musique de sa mission formalisante et lui autorisant la fonction plus soft d’environnement sonore (il s’agit de l’album "Another Green World" de Brian Eno, 1975). En 2015 également, Anne Teresa De Keersmaeker poursuit sa recherche du lien entre texte et mouvement dans "Die Weise von Liebe und Tod" des Cornets Christoph Rilke, une création basée sur le texte éponyme de Rainer Maria Rilke. Au début de 2017 l’Opéra de Paris invite la chorégraphe à mettre en scène "Così fan tutte" de Wolfgang Amadeus Mozart. En août de la même année elle crée "Mitten wir im Leben sind/Bach6Cellosuiten" avec le violoncelliste Jean-Guihen Queyras.
Dans Carnets d'une chorégraphe, une monographie de trois volumes publiée par Rosas et les Fonds Mercator, la chorégraphe dialogue avec la théoricienne et musicologue Bojana Cveji?, et déploie un vaste panorama de points de vue sur ses quatre oeuvres de jeunesse ainsi que sur "Drumming", "Rain", "En Atendant" et "Cesena".

Salva Sanchis
Salva Sanchis (né en Catalogne en 1974) est arrivé en Belgique en 1995 pour étudier à P.A.R.T.S. ; il fait partie de la première génération des diplômés de l’école. Depuis son projet de fin d’études Less than a moment (1998), il a produit plus de vingt spectacles, élaborant un corpus d’œuvres caractérisé par le dialogue entre improvisation et vocabulaire fixé, souvent en lien étroit avec la musique. Sa dernière création, Radical Light (2016), pour cinq danseurs, tourne actuellement en Europe.
En 2003, Salva a rejoint Rosas en tant que danseur freelance pour la production "Bitches Brew / Tacoma Narrows". Il s’en est suivi une collaboration chorégraphique avec Anne Teresa De Keersmaeker, qui a débouché sur les projets "Desh" (2004) et "A Love Supreme" (2005), cosignés par les deux chorégraphes.
Ces dix-huit dernières années, Salva Sanchis s’est, en marge de son travail de chorégraphe, investi dans l’enseignement en intervenant régulièrement dans plusieurs écoles de danse en Europe.

Coproduction/Mentions
Production : Rosas
Coproduction : De Munt/La Monnaie (Bruxelles)
Remerciements : Erik Bogaerts, Jeroen Van Herzeele
Première Mondiale : 23.02.2017, Kaaitheater (Bruxelles)
Rosas est soutenu par la Communauté Flamande
Bar ouvert
Le bar est ouvert chaque soir de représentation à partir de 18h30, pendant les entractes et après les représentations : restauration légère et boissons vous y sont proposées.


En écho

Sommet de l’oeuvre de John Coltrane, « A Love Supreme » – paru en 1965 – compte parmi les plus beaux joyaux du jazz du vingtième siècle : une ode à Dieu et à l’amour d’un lyrisme bouleversant. En collaboration avec le danseur-chorégraphe catalan Salva Sanchis, Anne Teresa de Keersmaeker – qui accorde une place essentielle à la musique dans sa démarche créatrice – a conçu un spectacle à partir de cet album séminal. Dans la blancheur des costumes et du décor, les tensions excessives du saxo de Coltrane explosent comme autant de montées d’adrénaline, les corps des danseurs deviennent les voix des instruments. Fidèle à la puissance spirituelle de l’oeuvre originelle, une pièce d’une rare ampleur.

mardi 22 janv. 20:30