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Père Pascal, raconte-nous une histoire ! (partie 2)

Seconde partie : Le Petit Théâtre

Après une matinée bien remplie (j’en ai même fait tout un épisode ici) nous nous retrouvons Elizabeth, Pascal et moi, à l’accueil de La Passerelle après la pause déjeuner. Fini de rigoler, on va maintenant s’attaquer au(x) gros de la visite : les théâtres.

Pascal commence par le théâtre historique ou « Petit Théâtre ». Ce surnom lui vient de sa capacité d’accueil : il dispose de 250 places, contre 987 pour le Théâtre Louis Guilloux, la grande scène de La Passerelle. Le Petit Théâtre est l’ancien théâtre municipal de Saint-Brieuc. Il fut construit en 1884.

Nous arrivons par l’entrée principale, dont l’accès se fait par le sas à côté de l’accueil.

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L’entrée du Petit Théâtre

Le Petit Théâtre est composé côté public d’un parterre entouré de baignoires. Il est surplombé par la corbeille : une rangée de sièges longeant toute la courbure des gradins, et de deux étages de loges.Tout en haut se trouve le Poulailler (ou le Paradis), qui propose les places les plus éloignées de la scène.
Le Poulailler était historiquement réservé aux spectateurs aux revenus les plus modestes. Cette partie du théâtre tient d’ailleurs le surnom du fait qu’elle était souvent bruyante et agitée, et parfois entourée d’un grillage pour éviter les chutes de spectateurs, mais aussi les jets de détritus sur la scène lorsque le spectacle ne plaisait pas. Le terme de Paradis vient quant à lui du fait qu’il s’agit de l’endroit le plus haut du théâtre, proche des peintures du plafond qui représentent souvent des anges ou figures religieuses.

Enfin, juste au dessus de la scène, sur les côtés, se trouvent les loges dites « d’honneur » : se sont les meilleures places pour être vu, mais les pires pour regarder un spectacle. Elles étaient réservées aux notables.

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Le Petit Théâtre vu du Poulailler (ou Paradis) – © JP Buffereau

Pascal nous conduit ensuite au pied de la scène. Le rideau de fer est fermé et nous admirons toutes ses réclames peintes datant de près d’un siècle (on s’amuse au passage à retrouver des boutiques encore ouvertes aujourd’hui!). Au dessus se trouve le manteau d’Arlequin, où est représenté le griffon, symbole de Saint-Brieuc, ainsi que la date de construction du Théâtre : 1884. Ce manteau d’Arlequin ressemble à s’y méprendre à un rideau mais il n’en est rien : il est tout de bois. En fait, tout le théâtre est ainsi fait en trompe-l’œil : les dorures ne sont que de la peinture, le marbre est en bois et les colonnes sont en fonte recouvertes de bois.

On monte ensuite sur scène, et Pascal nous ouvre la porte du rideau de fer.

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Le rideau de fer et ses pubs datant de 1934

 

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Le rideau de fer vu par derrière.

On arrive alors à la partie du théâtre que vous êtes sensés ne pas connaître en tant que spectateur : le plateau. Il est légèrement incliné pour que le public puisse voir correctement le fond de scène, mais aussi pour permettre de jouer sur les perspectives avec le décor. Sous le plancher, il y a une fosse à orchestre à l’avant scène, une trappe de souffleur et aussi et surtout une trappe d’apparition-disparition qui permet, comme son nom l’indique, de faire apparaître-disparaître des comédiens ou des éléments de décor. Pascal nous emmène sous la scène pour nous en montrer plus.

Trappe d'appartion
Pascal actionne la trappe d’apparition-disparition

 

Trappe du souffleur
Le petit escalier sous la trappe du souffleur

Pascal en profite pour nous raconter pourquoi les souffleurs étaient si répandus les siècles derniers : les comédiens possédaient leurs propres costumes pour différents rôles et postulaient donc à ceux dont ils possédaient le costume. Mais ils ne connaissaient pas forcément les textes, et c’est ainsi que les souffleurs devinrent de plus en plus présents sous les planches des théâtres.

On termine la visite du Petit Théâtre avec un peu de grimpette jusqu’aux passerelles, où sont attachées toutes les perches qui servent à suspendre rideaux et décor. Pascal nous rappelle au passage que « Sur scène, il y a des cordes de guitares, des cordes de piano, et c’est tout ». Au même titre que sur un bateau, on accroche les perches avec des guindes, des bouts, des ficelles, mais surtout pas des cordes ! En fait, tout le vocabulaire de la navigation a accosté dans les théâtres, car avant d’être rempli d’intermittents spécialisés au monde du spectacle, ce sont des matelots qui s’attelaient à « appuyer » (descendre) ou « charger »(monter) les décors sur scène en tirant sur les bouts.

les passerelles du petit théâtre
L’Amiral Pascal appuie une perche à l’aide d’un bout.

On se dirige ensuite vers le Grand Théâtre en passant par les coulisses, mais ça, vous le découvrirez au prochain épisode…!

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